Chronique parue dans le Blues Magazine N° 107, en complément de l’interview
JÉRÔME PIETRI
« LAST OF THE FISHING DAYS »
Autoproduction
Il suffit de regarder la pochette pour comprendre de suite quel sera le contenu de ce magnifique album de Jérôme Pietri ! Cette Gibson ES-355 qui sombre dans un océan de déchets plastiques symbolise parfaitement ce véritable réquisitoire contre tous ceux qui détruisent la planète à petit feu depuis des dizaines d’années, dans une indifférence quasi générale, jusqu’à ce que l’on prenne enfin conscience depuis peu que certains dégâts sont déjà irréversibles et qu’il est grand temps de se bouger !
Après quelques années passées en One Man Band et un séjour de 4 ans en Guadeloupe, Jérôme nous revient cette fois-ci en formation complète dans son registre de prédilection, un Blues-Rock sous Maxiton particulièrement communicatif. Il faut dire que le lascar est loin d’être manchot et qu’il faut vraiment avoir des oreilles en bois pour simplement se contenter de qualifier cette œuvre de très bel album avec un gros son et des guitares qui déménagent ! Car d’un point de vue musical la qualité est totale avec des harmonies guitaristiques très fouillées et des chorus de très haut vol. Et si on l’écoute encore un peu plus on peut également y retrouver quelques petits clins d’œil à Led Zeppelin et « Immigrant Song » avec le slide de « Monkey On My Back », ou encore Pink Floyd et « Great Gig In The Sky » avec les vocaux de l’incroyable Fabienne Della Monique sur le final de « Plastic Island ».
Impossible de détailler ici tout le contenu de ces 10 titres faute de place, mais l’on peut dire à coups sûrs que c’est un véritable album de guitariste, et même d’un très grand guitariste, qui n’a rien à envier à ses illustres prédécesseurs des Seventies. Ses Riffs et ses chorus sont dévastateurs et tout y passe, des gimmicks percutants jusqu’au légendaire double bend de David Gilmour ! Et lorsque Jérôme reprend le célébrissime « Money » on est très loin d’une simple copie, mais bel et bien à l’écoute d’une version personnelle totalement revisitée et réorchestrée d’une énorme qualité ! Ajoutez à cela que l’homme est particulièrement attachant, et vous avez entre les mains une petite merveille que vous ne cesserez plus de mettre et remettre sur la platine !
Alors collez vous un casque sur les oreilles et délectez vous de toutes les harmonies issues des 6 cordes de « Magic Jérôme », qui magnifie les textes de Laurent Bourdier pour ce somptueux coup de gueule écologique !
Alain Hiot